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Beaujolais : du « nouveau » au renouveau

Vignes

Depuis les années 70, le vignoble beaujolais et son vin éponyme sont associés directement à l’esprit de fête et à la tradition. Très vite, une date s’est invitée dans les agendas des papilles en attente de beaujolais : le troisième jeudi de novembre. La fête du beaujolais nouveau est devenue une institution. Nous sommes alors dans les années 1970-1980. Le monde entier célèbre ce vin frais, léger, gouleyant issu du seul cépage rouge autorisé pour élaborer du beaujolais : le gamay.

Beaujolais : un vignoble en crise

Dans les années 1990, le beaujolais connait des difficultés. La quantité a tendance a primer sur la qualité. Et c'est tout le vignoble qui en pâti.  Les consommateurs se détournent du gamay avec le sentiment que ce « non vin » n’est pas ou n’est plus pour eux.

Difficile alors de rebondir et de convaincre le consommateur que les vins du Beaujolais peuvent être bien autre chose que le seul beaujolais nouveau.

Mais petit à petit en une quinzaine d’années, le vignoble va être capable de se réinventer et d’offrir un autre vissage, d’autres vins aux consommateurs. Le beaujolais va passer du « nouveau » au renouveau.

Les éléments d’une reconquête

Plusieurs éléments peuvent expliquer ce phénomène.

Tout d’abord, il y a eu un changement générationnel. La pyramide des âges vieillissante du Beaujolais a conduit des vignerons à prendre leur retraite. Il y avait donc beaucoup de vignes à vendre. Elles n’étaient d’ailleurs pas très chères. Une nouvelle génération de vignerons (parfois n’étant pas issus du Beaujolais) a pu venir s’installer.

Ils sont venus avec leur culture et leur ambition nouvelle. Celles-ci se caractérisaient par la volonté de (re)faire des vins de qualité. Deux moyens pour arriver à cet objectif. Le premier, mieux valoriser son terroir, ses vignes. Identifier les spécificités de chacune des parcelles. A noter que les vignes en Beaujolais peuvent être assez vieilles. La proportion de vignes de plus de 60 ans est relativement conséquente notamment dans les crus du Beaujolais.

Par ailleurs, il y a eu la volonté de mieux respecter ses sols, sa vigne, la planète dans son ensemble. Cela implique de repenser l’approche culturale et d’entamer une viticulture plus « bio ».

Les attentes du consommateur vont progressivement dans ce sens également. Le local, le bio, l’authenticité sont de plus en plus recherchés et considérés comme marqueurs de vins de qualité.

Notons enfin que si la démarche « bio » est encore relativement faible en Beaujolais (comparativement à d’autres vignobles tels le Languedoc ou la vallée du Rhône), le segment « vin nature » est cependant très présent. Les figures historiques du mouvement sont issues du Beaujolais (Foillard, Métra, Lapierre et d’autres ; sans oublier bien évidemment Jules Chauvet).

Ajoutons à ce tableau « renouveau des vins du Beaujolais » une meilleure connaissance technique des méthodes de vinification et des outils encore plus performants. La connaissance progresse, les outils s’améliorent, les pratiques changent.

Des vins du Beaujolais au style varié

La qualité des vins grandit, y compris ceux des beaujolais nouveaux. Ces derniers deviennent désormais de véritables cuvées qui sont capables d’allier simplicité, gourmandise et finesse. Le consommateur ne s’y trompe pas et revient au vignoble beaujolais.

Cela lui donne alors l’occasion de découvrir d’autres vins, d’autres styles, d’autres saveurs, d’autres expressions de Gamay et de terroirs.

La reconquête du consommateur s’appuie également sur le regard porté par les professionnels du monde vinicole. Sommeliers, cavistes, journalistes spécialisés parlent de plus en plus des vins du Beaujolais comme étant des nectars délicieux à déguster.

C’est également un phénomène porté par les vignerons et leurs instances représentatives. Les vins du Beaujolais se déclinent désormais en trois couleurs. Rouge à une écrasante majorité. Mais il ne faut pas oublier les vins blancs qui sont de très belle qualité. Ils trouvent dans le beaujolais sud au terroir argilo-calcaire matière à s’exprimer avec classe.

Les rosés (qui ont le vent en poupe chez les consommateurs) commencent aussi à faire leur apparition en Beaujolais. Le cépage gamay s’y prête. En effet, ce dernier, très aromatique, propose également une belle acidité capable de produire des vins frais et légers.

Les Dix crus du Beaujolais finissent d’emporter les suffrages. Au rapport prix /plaisir incroyable, ils sont capables de proposer finesse, structure, complexité et garde.

Bref, les vins du Beaujolais C’est désormais trois couleurs et trois styles. Des vins d’apéro de copains, de fête. Des vins de gastronomie offrant plus de corps et de complexité. Et de véritables vins de garde.